dimanche 16 octobre 2016

octobre

Déjà le soleil diffuse ses rayons d'automne, obliques, nonchalants. Une lumière jaune qui entoure d'un halo caressant les bouts de nature transit qu'elle cible. C'est le temps du froid rougissant, de l'humidité grise, le temps des pies moqueuses, des geais voleurs. C'est le temps où les secondes reprennent leur durée, pour accompagner la nature, vers le repos. Le vent va jouer sa grande symphonie, virevolte de feuille tombante en flûte à bec, sanglots long des violons. Si les animaux jouent au printemps, c'est le tour des végétaux de jouer, seuls, leurs partitions, le concert commence.

dimanche 9 octobre 2016

Nuage à ride

Tout est visqueux, le temps la pluie, coincés par ennui dans la gélatine du froid.
Le temps est mou, d'un côté puis de l'autre se déversent comme du flan les bordures de l'instant.
Les angles fades des touches du clavier agrippent l'inspiration du bout des phalanges, les grattes-ciel d'une cité de caractère, passerelle des mondes; les géants aqueux, les écrans magiques.
Ces angles aux bouts des murs marquent les diagonales invisibles d'une cage, c'est une seconde peau de parpaing, étroite face au ciel et à l'horizon.
Chaque mot, une bouteille à la mer; une mer de bouteilles. La satisfaction par défaut, le plaisir par soulagement, la solution à la solitude, le compromis.
Une demi Lune cachète le romantisme d'un ciel bleu de fin de journée. Souvenirs, ambitions, la saveur du temps qui nous sépare de la fin de l'attente, la substance poudreuse qui se déguste en connaisseur, qui étouffe l'impatience comme une cuillère à soupe de cardamome.

Tout est pluvieux, les matinées d'automne; En rêve c'est déja le printemps.

samedi 8 octobre 2016

Squâme

Pas moyen d'être plus descriptif qu'une carafe en étain sur une crédence en cerisier. 
Le mobilier semble familier, et on peut commencer à tâter images après images un salon, où les premières flambées de la saison illuminent la cheminée en pierre. Carrelage blanc sur le sol, un grand canapé, et bien entendu une table basse en bois massif sur laquelle repose quelques catalogues au hasard. 
 
Marcher dans cette pièce c'est comme glisser lentement dans cette zone de stabilité, un motif figé et rassurant, un entonnoir où s'entassent les rêves pour ne jamais en échapper. 
 
Ceux qui habitent ces lieux sont encore ces sortes de robots sophistiqués, les créations de la paranoïa. Leurs yeux d'insecte sont sensible aux vibrations de l'air. Ils sont à moitié télépathe, cela veut dire qu'ils connaissent tes faiblesses et qu'ils les utilisent pour te déstabiliser. Jamais ils ne te feront douter de ce qu'est la réalité. Ils parlent ainsi, vrai, faux, bien, mal, noir, blanc. D'un entonnoir à l'autre, ils guident les pensées, du passé au futur, de regrets en peurs, sans jamais effleurer le présent. Ils fuient l'instant, ils fuient l'amour, se cachent dans des raisons, des causes et des conséquences, se défendent à coup de devoir, de honte et de valeurs. 
Dans cette paranoïa, ils font de la beauté l'instrument du vide et de la frustration, et trahissent l'émerveillement pour affamer puis te nourrir de leur suc venimeux.

Le plaisir, le désir, travestis sous le nom de joie, finissent d'écarteler les fondations de l'être, et dans ces ruines germe leur étendard.

Il n'y a plus de Dieu, plus que l'obéissance tacite au modèle. Plus de philosophie, que la démonstration complexe du bon sens. Ceux qui parlent la bouche pleine font aussi parfois semblant d'avoir quelque chose à dire, mais la plupart fait semblant de se taire.

Et le mobilier s'entasse, toujours aussi familier, jusqu'à devenir si dense qu'il a presque recouvert tout entier la question, celle qu'il ne faut pas poser.

Pourquoi?
"

dimanche 2 octobre 2016

poussière

Le ciel orange du matin dessine ses japonaiseries, dans les faubourgs, le long des cheminées d'usines qui distillent à la ménagère le bonheur d'un petit déjeuner familiale du dimanche. Il reste encore de la chicorée dans le bol, à moins que ce ne soit un fond de fond, de la poussière de brique. Il faut dire qu'ici la nature a du rouge dans les murs, mais ce n'est pas de sa faute, à la nature, et puis qui y a t'il de plus beau qu'un mur rouge pour qui vit dans le noir de la mine?

deux mots

Deux mots, c'est court, c'est court, tout à fait insuffisant, abyssal, un abyssal manque de substance, un gouffre monsieur, un gouffre, achetez vous du vocabulaire, auprès de M Robert, ou de M Larousse, ou de qui vous voudrez, non non non, deux mots, pas possible, ca racle l'oreille, ca gourgnaffe l'escarbille, un esturgeon n'y retrouverait pas ses petits, moi je vous le dis, vous n'irez pas loin, nul part, même, même à pied, et en se levant de bonne heure, et vous vous levez, malgré tout, pourquoi, pour où, mais restez, ne vous diffusez pas, et puis faut travailler, hein, vous croyez que ca se fait tout seul, le travail, et puis vous êtes sale, mal coiffé, non non non, mais qui vous a autorisé à parler, d'abord, vous avez la permission, ca m’étonnerait bien, la permission, que vous l'ayez, ca se mérite, on vous l'a pas appris, vous avez rien retenu, bien sûr, tiens si je m'écoutais, non mais vraiment, où va t-on, si tout le monde parle, non non no...

- TA GUEUUUUUULE !!!!!!

samedi 1 octobre 2016

Michel Mosquée

Tapis babouche, là ça fait mouche
J'crois que j'ai une touche, boulevard Barbès,
Avec une rousse, fan de barbiche,
Pas trop farouche, des yeux de biches.

Mon nom? Fatouch, ou bien Youssef,
Je triche un peu, elle kiff, osef.

Chez elle c'est chiche, le lit est rêche,
Il grince un prêche à chaque bascule,
Ses cris se cachent, tête dans un pouf,
Pendant que j'sauve son pieux pécule.

90 - 60 - 90

Isis, ultime tentation de l'homme;
Celle qui fait de lui l'égale de la bête.
Elle est l'idéal, la perfection obsédante du désir incarné.
Elle est le piège évident dans lequel on souhaite, de toute son âme, pouvoir tomber.
Aboutissement de la passion, pinacle de l'envie, de toutes les frustrations
La solution.

Elle est le tombeau de l'au-delà, la porte d'entrée du cycle,
La matrice des prisons de chair;
Elle est l'appât des Dieux, la damnation des rois.

Isis, fruit de la Beauté pure, de la Vie elle-même et de tous les tourments,
Saurai-je trouver le sens de ne pas te maudire, quand j'aurai pour ta gloire

Banni l'éternité ?

Aussi...