Invocation

Douceur… amère.

Je te recherche, mais tu restes teintée. Imbibée. Délétère.
Je t’aspire mais tu restes noyée. Dans la fumée, dans la fange. Tu es souillée.
J’espère ta pureté, ta clarté, ta beauté même éphémère. Mais je te perd. Encore.
Je te trouverais. Je te chercherais. Même en vain. Je te guetterais, te saisirais et aspirerais ton venin.
J’essayerais. Toujours. Même si ce n’est pas pour moi. Je veux croire en ta potentialité, incarnée, palpable. Je veux te sentir au plus près. Nager dans ta transparence. Vibrante. Profonde et lumineuse. Contribuer.
Calme. Joie. Incarne toi en moi. Chasse la nausée, la peur, l’amertume. Croîs. Envahie l’espace. Englobe tout. Disperse le futile. Les mots, les idées, les jugements inutiles.

Donne moi le doux regard du sage.

Le vent

Quelque chose est arrivé. Ça a vidé ma volonté. Ça m'a écrasé le corps et l'esprit, ça a broyé mon noyau dur. Je rampe comme un mollusque à la carapace fendue. Je peux avancer, ça ne se voit presque pas, mais à la moindre intempérie, le froid et le vent rentrent à l'intérieur. Et ça pique les plaies encore à vif laissées par l'évènement.

Parfois j'oublie, je commence à reprendre de l'entrain, et puis une bourrasque me rappelle ma profonde faiblesse. Je me recroqueville sur moi même à la recherche de réconfort. Je baisse la tête et les épaules là où les autres offrent leurs rires au vent. Je suis hors jeu.

Or, je voudrais courir de toutes mes forces, de toute mon âme. Combattre le sort et ne laisser aucune prise au mal. Mais il est bien là, ce bâtard, je ne peux pas le nier. Et j'ai beau le bannir, je n'y puis rien.

Je suis blessée.